En 1958, la situation de la France est délicate. L’inflation y atteint 15 %, la balance des paiements est déséquilibrée et le déficit budgétaire est persistant. À compter de 1956, la guerre d’Algérie a provoqué une aggravation du déficit budgétaire et plongé la France dans une grave crise des finances extérieures. Si les fondamentaux de l’économie ne sont pas affectés, la dégradation de la situation conjoncturelle place la France dans une grande dépendance vis-à-vis de ses bailleurs internationaux que sont les États-Unis, le Fonds monétaire international et l’Union européenne des paiements. Un véritable audit de la situation économique de la France est mené par ces derniers et un plan de redressement est exigé par les bailleurs de fonds. Cela va aboutir, à la faveur du retour au pouvoir du général de Gaulle, au fameux plan Pinay-Rueff qui va permettre d’opérer un redressement économique spectaculaire du pays. Ce plan prescrit en particulier une sévère cure d’amaigrissement de l’administration. Il supprime les indexations (notamment sur le blé), libère résolument les échanges extérieurs, dévalue le franc de 17 % et, mesure la plus spectaculaire, crée un « nouveau franc » égal à cent anciens francs. Les résultats bénéfiques se feront sentir dès 1962 : croissance accrue, balance commerciale excédentaire, etc.
Tout pays doit se réinventer pour rester au premier plan, tous les 50 ou 100 ans. Ce fut le cas de la France lors du Consulat, lors de l’installation de la IIIe République après 1870 ou en 1945 avec le CNR.
C’est pourquoi nous proposons ce projet élaboré pendant plus de 5 ans de façon collaborative, collective et toujours actualisé par des dizaines de citoyens au plus près du terrain, projet dont les grands axes sont les suivants :
- financer notre modèle social et environnemental de haut niveau de façon pérenne et souveraine en relocalisant la création de valeur dans nos territoires par une baisse massive des prélèvements sur nos TPE, PME, ETI afin de les ramener dans la moyenne européenne, et ce, parallèlement à un gros effort de recherche et à un alignement des normes sur les entreprises, dont le code du travail, sur les standards de l’Union européenne (UE) en laissant ensuite les partenaires sociaux gérer en toute autonomie ;
- remettre l’État « à l’endroit », soit un investissement massif dans ses fonctions de base, Santé, Éducation, Sécurité, Défense et Justice ;
- financer ce programme par une réforme puissante et intelligente de l’action publique en respectant trois principes :
- remettre l’État sur la stratégie (le Pourquoi/Quoi ?) et laisser le « Comment » aux acteurs sur le terrain (élus, branches professionnelles, préfets, entreprises),
- ne jamais séparer le décideur du payeur pour responsabiliser les acteurs,
- moins d’agents dans les bureaux, plus sur le terrain, soit « moins de gras, plus de muscles ».
Tout cela est également porté par une grande ambition scientifique visant à refaire de la France la grande terre d’innovation qu’elle fut, elle qui a donné naissance à la plupart des grandes inventions des XIXe et XXe siècles comme l’automobile, l’appareil photo, la machine à calculer, la bicyclette, etc.
Ce programme est guidé à la fois par le souci permanent de la grandeur de la France et de sa pérennité historique ainsi que par une grande affection pour les Français, soit mettre l’humain au centre de notre démarche, la valeur d’une nation étant celle qu’elle accorde à ses citoyens les plus fragiles. Cela se traduit par la volonté de faire davantage croître notre Indice de développement humain du pays (IDH) que notre seul PIB.