L’impérieuse réforme de l’action publique

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Pour sortir de ce cercle vicieux de l’appauvrissement collectif et de la perte corrélative de notre souveraineté, la seule voie possible est celle d’une réforme drastique de l’action publique, celle de l’État, des collectivités locales et des différentes branches de la Sécurité sociale. Le poids record des prélèvements obligatoires et de la dépense publique avec des résultats de plus en plus mauvais dans la plupart des politiques publiques entraîne un effet d’éviction sur les acteurs économiques, ménages comme entreprises dont le pouvoir d’achat et les marges sont compressés. Si l’on ne change pas le système en place, le paradoxe est qu’un surcroît de dépenses publiques aura tendance à dégrader les services rendus aux citoyens sur le terrain, le rendement marginal d’un euro supplémentaire dépensé devenant parfois négatif. Pourquoi ? Parce que cet argent supplémentaire est essentiellement capté par l’administration de gestion, le « back office » comme disent les Anglo-Saxons, où les strates et agences publiques s’accumulent au point de parasiter, voire bloquer, l’action des intervenants sur le terrain. On a pu le constater lors de la crise sanitaire au cours de laquelle les acteurs de la santé se renvoyaient la balle pour homologuer les masques entre la Direction générale des entreprises (DGE), l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), la Direction générale de l’armement (DGA), le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), les Agences régionales de santé (ARS), etc. Les agents sur le terrain sont de plus en plus souvent détournés de leur action par une administration de gestion de plus en plus nombreuse qui demande toujours plus d’indicateurs, de statistiques, etc. sans que ne soit généralement remis en cause leur intérêt. Un seul exemple illustre à nouveau cette dérive. La France est championne d’Europe de la dépense de santé avec l’Allemagne, environ 12 % de son PIB, mais elle compte 30 % d’administratifs en plus et 30 % de soignants en moins.