La France n’est donc plus gouvernée, elle est administrée au jour le jour, avec des réformes mal préparées, voire improvisées dans l’urgence. Prenons le cas de la réforme des retraites promise par le candidat Emmanuel Macron en 2017. Il préconisait un régime universel indépendant du statut avec des règles communes de calcul. Cela s’est traduit par un projet fusionnant les différents régimes, des indépendants, des fonctionnaires et des salariés, sans s’assurer au préalable du retour à l’équilibre de chacun d’eux et de l’affectation des réserves. Comment accepter, quand vous êtes dans un régime bien géré, de se fondre sans un système global où on mélange les cigales et les fourmis ? En 2022, le Président-candidat promettait par exemple de transformer Pôle emploi en un guichet unique France travail. Or, l’opérateur public est déjà le guichet unique en matière d’indemnisation. Quant à l’accompagnement des demandeurs d’emploi, il peut sembler surprenant d’en faire un guichet unique alors que la politique connexe de la formation professionnelle a été décentralisée depuis des décennies aux Régions et aux branches professionnelles et que les entreprises comme les demandeurs d’emploi ne sont guère plus de 10% à affirmer avoir recruté ou trouvé un emploi grâce à l’agence. Ces constats concernant le Président-candidat sont hélas valables pour l’ensemble des autres postulants à l’Élysée. Les réformes sont généralement mal préparées et souvent sans mandat clair, car elles n’ont pas été pensées, pesées et soupesées dans la durée avant les élections.