Citoyenneté

Assimiler les étrangers pour une France fière et unie

Derrière ce mot citoyenneté se cache notre perception de la France. Quel est son modèle ? Est-il singulier ou doit-il suivre d’autres schémas en vigueur. Que veut dire être citoyen français ? En quoi détenir la nationalité française rend un individu spécifique ?

Il apparaît évident à chacun d’entre nous que la France a changé et change sous nos yeux. Après une stabilité de la composition de sa population du Ve siècle au XIXe siècle, des vagues successives de nouveaux arrivants ont changé la sociologie des Français. Notre pays n’est ainsi une terre d’immigration massive que depuis environ 150 ans. Qui compare les images du métro parisien des années 60 avec celles d’aujourd’hui se rend bien compte que des changements ont été opérés. Si une immigration régulée constitue un apport bénéfique et une respiration nécessaire à la nation française, une immigration non contrôlée, qui plus est constituée essentiellement de personnes très éloignées de notre culture, constitue un danger pour notre cohésion et donc la paix sociale.

Cette immigration non jugulée est d’autant plus une menace que les leviers d’intégration économique et d’assimilation culturelle ont beaucoup perdu de leur puissance. L’économie française va mal depuis une quarantaine d’années, notre compétitivité ayant été régulièrement rabotée par les gouvernements successifs, de la retraite à 60 ans à la loi sur les 35H en passant par l’excès de prélèvements obligatoires, le principe de précaution et le démantèlement de notre agriculture comme de notre filière nucléaire. Sur le plan culturel, la remise en cause de la spécificité de notre identité, de la grandeur de notre histoire, la ringardisation pendant de longues années des notions de patrie et de nation sur fond de mondialisation ont considérablement affaibli les repères pour tout nouvel arrivant. Qui peut reprocher à un jeune français de culture magrébine de se réclamer d’abord algérien, marocain ou tunisien à partir du moment où la population française « canal historique » et ses représentants ont pendant longtemps eu du mal à revendiquer une fierté nationale ? La nature a horreur du vide. Par conséquent, tout individu ayant besoin de valeurs transcendantes pour se construire, si ces dernières ne sont pas incarnées par la nation, la patrie et l’idéal républicain, c’est la porte ouverte à tous les communautarismes, chacun cherchant à les trouver dans des revendications infranationales, soit régionales, religieuses, sociales ou sociétales. Le patriotisme n’est pas une notion théorique, hors sol. Il relève du bon sens car il correspond ni plus ni moins qu’à un esprit d’équipe que tout le monde encense par ailleurs – dans son entreprise, son club sportif, son service public, etc. -, mais porté à l’échelle de la nation. Le patriotisme est donc indépassable pour la paix civile, la cohésion sociale ainsi que pour l’intégration puis l’assimilation de tout nouvel arrivant.

En effet, la conception française de la nation est issue d’un long combat mené depuis la Révolution. Il s’est cristallisé au XIXe siècle à travers la rivalité franco-prussienne puis franco-allemande à travers le cas de l’Alsace-Moselle. Pour les habitants d’outre-Rhin et leur théoricien principal Johann Gottlieb Fichte, l’appartenance à la nation est davantage fondée sur un lien naturel établi par la filiation que sur une adhésion volontaire. C’est la naissance qui détermine l’appartenance nationale. La nationalité ne pourrait être qu’innée sur la base de prérequis culturels et linguistiques. A l’opposé, la Révolution française puis Ernest Renan, dans une conférence prononcée à la Sorbonne le 11 mars 1882 qui s’intitulait « Qu’est-ce qu’une nation ? », s’opposent à cette conception raciale de la communauté nationale portée par l’Allemagne qui aboutira, hélas, au pangermanisme puis à sa vision paroxystique durant le IIIe Reich. Ce qui constitue la nation selon Ernest Renan et la France républicaine, c’est le désir de vivre ensemble, le vouloir-vivre collectif, et celui-ci s’appuie sur le passé vécu en commun et sur le présent, soit le partage de souvenirs communs et la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu : « La nation […] est l’aboutissant d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouement. […] avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un peuple. ».

Cette conception de la nation qui se fonde sur de l’acquis, sur des valeurs et principes qui évoluent avec le temps en fonction du contrat social se heurte logiquement à une autre conception fondée sur l’origine ethnique, la tradition, ce qui sous-entend souvent une religion qui façonne les grandes lignes d’un contrat social beaucoup plus immuable. C’est pour cela que la République française s’est opposée longtemps à l’Eglise catholique et aux autres grandes religions monothéistes présentes en France qui revendiquaient une légitimité à intervenir dans le débat public et la conduite des affaires du pays. Or, la démocratie est le régime du débat alors que les religions ont de façon ontologique des dogmes par définition indiscutables. En démocratie, qui plus est dans une nation fondée sur l’adhésion et non sur l’héritage, le culte religieux doit être renvoyé à l’intime, au privé. C’est ce qui a amené la République française à séculariser par le passé le catholicisme, le judaïsme et le protestantisme. Par conséquent, l’Islam, nouvelle venue en masse en France depuis plusieurs décennies, pose un nouveau défi aux institutions, d’autant plus qu’elles ont perdu une bonne part de leurs forces attractives comme évoqué plus haut. Cela est aussi d’autant plus difficile que 1/l’islam sunnite, nettement majoritaire en France, n’a pas de clergé et donc d’interlocuteur unique pour les autorités ainsi que pour organiser le culte sur le territoire et 2/ l’Islam à travers le Coran, les hadiths et la Sunna ne sépare pas le temporel du spirituel, ce corpus constituant à la fois une bible et un code civil. C’est donc un nouveau défi pour notre pays que d’être le premier au monde à séculariser l’Islam en créant un nouveau gallicanisme, soit un Islam qui se soumette à la République, ce qui suppose que ce dernier, au moins en France, fasse son Vatican II, soit une conversion à la société démocratique. En effet, aucune société à majorité musulmane dans le monde n’est véritablement démocratique et non discriminante.

Pour que la France ait la force d’opérer cette sécularisation et de réguler d’autres forces centrifuges, faut-il encore qu’elle soit sûre d’elle-même, qu’elle rappelle à ses citoyens, et tout particulièrement ses nouveaux venus, qu’elle est un grand pays, un des plus anciens avec 1500 ans d’une riche et la plus souvent glorieuse histoire. Si elle a pu commettre des erreurs au cours de cette longue épopée, et qui n’en a pas commises en seulement quelques dizaines d’années d’une vie, elle n’a pas enfanté le nazisme, le communisme, n’a pas commis de génocide, n’a pas largué une bombe atomique sur des populations civiles, n’a pas déclaré une guerre qui a fait entre 100 000 et 500 000 morts en bafouant ouvertement le droit international (cf. l’Irak en 2003), etc. Elle a en revanche tant apporté au monde en tant que « mère des arts, des armes et des lois » (Du Bellay), sans compter l’apport scientifique et économique. En effet, la France est à l’origine des nombreuses découvertes qui rythment encore nos vies aujourd’hui : montgolfière, appareil photo, vélo, pasteurisation, automobile, hydravion, machine à calculer, carte à puce, etc.

Le respect des règles de la République et l’attachement profond à la France sont donc les conditions indépassables à la cohésion d’une nation ouverte sur le monde et accueillante à condition de vouloir partager son destin en prolongeant son héritage. C’est tout le sens de l’engagement en la matière de Nouvel essor français qui veut porter des propositions aptes à refaire de notre pays un système efficace d’assimilation afin de lutter contre les communautarismes qui constituent le cancer de nos sociétés libérales où la liberté est un principe cardinal.

Aller plus loin que l’intégration en revenant à une logique d’assimilation

Proposition n°1

Remettre en œuvre une politique d’assimilation garante d’une plus grande stabilité et cohésion sociales que la logique d’intégration qui se borne à des critères économiques.

Proposition n°2

Être beaucoup plus ferme et intransigeant dans les poursuites comme l’application des peines prévues en cas d’atteinte au patrimoine culturel et cultuel, d’outrage aux symboles nationaux ainsi qu’aux agents publics ou à toute personne chargée d’une mission de service public dans l’exercice de ses fonctions (cf. articles 433-5, 311-4 du code pénal et 23-7 du code civil).

Supprimer le droit du sol et être beaucoup plus exigeant dans le processus d’acquisition de la nationalité française

Proposition n°3

Abroger le droit du sol et tout processus d’acquisition automatique de la nationalité en dehors de la filiation (droit du sang). Cette acquisition doit être conditionnée au respect de plusieurs critères comme une maîtrise du français, l’absence d’infraction majeure et l’adhésion éprouvée aux valeurs comme aux principes de la République, le tout avec une mise à l’épreuve de 5 ans.

Proposition n°4

Faire prêter le serment d’une loyauté exclusive aux intérêts de la France et des Français à tout prétendant à une fonction régalienne ou à une charge élective.

Davantage mettre en valeur le riche et prestigieux passé de la France afin de mieux définir son avenir

Proposition n°5

Poursuivre et amplifier la sauvegarde comme l’entretien de notre patrimoine historique, culturel comme cultuel.

Proposition n°6

Rendre hommage à nos Grands Hommes et autres figures héroïques de notre histoire via un calendrier national défini par l’Institut de France et ses 5 académies après une large consultation.